Caractères généraux de la faune des montagnes
Chez les animaux aussi nous allons retrouver des adaptations aux conditions difficiles
Forme générale du corps - Bien qu'empirique, la règle d'Allen rend compte, chez les Mammifères et les Oiseaux, d'une tendance à la réduction de la longueur des appendices (par exemple, comme illustré ci-dessous, le lièvre variable a un corps plus trapu et des oreilles plus courtes que le lièvre commun).
Formes microptères et aptères - Beaucoup d'insectes de haute montagne ne possèdent pas d'ailes ou ont des ailes réduites (voir photo ci-dessous) : en effet, compte tenu de la violence des vents, même s'il arrivaient à voler, ils seraient rabattus au sol ou emmenés au loin, vers la plaine.
La plupart des insectes passent l'hiver en quiescence ou en diapause. Certains sont même pourvus de substances antigel, ce qui leur permet de se laisser congeler sans dommage. Certains collemboles (c'est vrai aussi pour les Tardigrades, mais ce ne sont pas des insectes) peuvent ainsi survivre plusieurs années.
Des adaptations du régime alimentaire sont également observées : les chenilles des lépidoptères d'altitude sont plus souvent polyphages qu'en plaine ou alors sont spécialisées dans le broutage des lichens.
Homochromie variable - Certains animaux changent de couleur de pelage ou plumage en hiver : c'est le cas respectivement du lièvre variable ou du lagopède des Alpes (voir photos ci-dessous). Blancs en hiver (sur la neige, ils passent alors plus facilement inaperçus de leurs prédateurs), ils arborent une tenue de tonalité générale brune à la belle saison.
Mélanisme - Insectes et vertébrés de haute montagne sont généralement plus foncés que les individus de plaine (par exemple, voir les différentes formes d'Anonconotus alpinus (voir photos ci-dessous)). Le mélanisme plus ou moins poussé assurerait une meilleure protection contre les UV tout en permettant l'absorption de la chaleur émise par le soleil.
Viviparité - Certains reptiles (lézard vivipare, Lacerta vivipara (voir photo ci-dessous)) ou batraciens (salamandre noire, Salamandra atra) sont vivipares.
Hibernation - L'exemple le plus connu de tous est sans doute la marmotte (Marmotta marmotta (voir photo ci-dessous)) qui passe 6 à 7 mois en sommeil hivernal ou l'ours (Ursus arctos (voir photo ci-dessous)). Chez ce dernier, les caractères de l'hibernation sont cependant différents (température interne nettement plus élevée, entre autres).
Migrations - Si certains oiseaux migrent (mais ce n'est pas spécifique aux montagnes), on assiste l'hiver à la descente dans des stations de plus basse altitude des grands mammifères herbivores (chamois, bouquetins, mouflons). Cela leur assure une nourriture plus abondante et de meilleures conditions climatiques.