Les facteurs physiques
Influence du vent
La houle
La houle est provoquée par l'action du vent sur la surface de l'eau. Ramené à l'échelle de la molécule d'eau, il s'agit d'un mouvement circulaire. En pratique, compte tenu des frottements, il y a un léger déplacement des molécules dans le sens du vent.
Les vagues et le déferlement
Lorsque le vent forcit, la pression exercée sur la partie montante de la sinusoïde (voir schéma précédent) augmente et peut provoquer un écrêtage du sommet de l'onde : ce sont les " moutons ".
Quand la houle s'approche de la côte, lorsque la profondeur est approximativement égale à la demi longueur d'onde, la vague déferle, formant ce que l'on nomme habituellement des rouleaux.
Les marées
Les marées correspondent à une oscillation périodique du niveau des océans. Ce phénomène est essentiellement dû à l'attraction gravitationnelle de la Lune sur les masses océaniques terrestres. Cette attraction entraîne la formation de deux "bourrelets" d'eau (un du côté de la Lune, l'autre à son opposé).
Comme la Terre tourne sur elle-même, un point donné de la surface passera à travers deux zones de renflement des masses d'eau : c'est pourquoi il y a deux marées par jour. En ajoutant le fait que la Lune tourne autour de la Terre, on calcule qu'il y a une marée toutes les 12h 20min environ.
Mais la Lune n'est pas la seule à provoquer l'effet de marée. En effet, le Soleil joue aussi un rôle attracteur pour les océans (son influence est quand même moindre que celle de la Lune). Suivant les configurations Terre-Lune-Soleil, on peut avoir différents types de marées :
lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont alignés (pleine lune ou nouvelle lune), les attractions de la Lune et du Soleil s'additionnent provoquant des marées de vive-eau ;
lorsque la Lune et le Soleil sont à angle droit (premier ou dernier quartier), leurs attractions s'opposent provoquant des marées de morte-eau.
Ainsi, les marées de vive-eau correspondent à la pleine lune et à la nouvelle lune, alors que celles de morte-eau interviennent lors des premier et dernier quartiers lunaires, assurant ainsi une rythmicité d'environ deux semaines entre deux maximums de vive eau ou deux minimums de morte eau.
Enfin, la morphologie des côtes et des bassins océaniques peut modifier l'amplitude des marées dans des bassins larges (par exemple la baie du Mont Saint-Michel) : un effet de résonance entraîne des amplitudes de plusieurs mètres entre marée haute et marée basse. A l'inverse, l'effet de marée est peu sensible dans certaines mers comme la Méditerranée.
Bien que certaines variations puissent être constatées entre les différentes définitions données par les auteurs, on utilisera ici les acceptions suivantes :
l'étage supralittoral est la zone de transition entre le domaine marin et le domaine terrestre. C'est la zone des embruns, éventuellement atteinte par les vagues lors des tempêtes. Sa limite inférieure est marquée par les Pelvetia et les premières balanes.
l'étage médiolittoral correspond à la majeure partie de l'estran
l'étage infralittoral n'apparaît au bas de l'estran que lors des très grandes marées. Dans la zone concernée par notre étude, les peuplements observés lors de ces rares exondations peuvent se poursuivre jusqu'à une vingtaine de mètres de profondeur si l'eau est suffisamment claire.
On appelle marnage la hauteur (en mètres, en pieds...) qui sépare le niveau de la pleine mer de celui de la basse mer. Le coefficient de marée, compris entre 20 et 120 est proportionnel au marnage.
coefficient 120 | marées exceptionnelles de vive eau d'équinoxe |
coefficient 95 | marées de vive eau moyenne |
coefficient 70 | marées moyennes |
coefficient 45 | marées de morte eau moyenne |
coefficient 20 | marées de morte eau les plus faibles |
Les courants
Vagues et marées produisent des courants côtiers qui jouent un rôle important dans le façonnage de la ligne de côtes.
Les vagues qui abordent la côte de biais sont déviées et viennent se briser quasi-parallèlement à la côte. Cette légère déviation engendre des courants qui entraînent sable et galets devant elles.
Tous les matériaux emportés par les courants, quelle que soit leur origine, se déposent, soit au fond des baies en alimentant une plage en sédiments fins, soit sous forme de flèches parallèles à la ligne de côte, entrainant éventuellement la formation d'un cordon littoral.